06/08/2007

Ski aux pieds, Pieds des pistes, Pistes sur toits...



Trysil, station de sports d'hiver en Norvège, projète la réalisation d'un complexe regroupant hôtel et appartements. Cet ensemble a été imaginé par Bjarke Ingels et son bureau d'architecture BIG.
Cherchant un compromis entre l'innovation et la tradition, l'équipe norvégienne d'architectes a choisi de limiter les déplacements chaussures au pieds et skis sur épaule au profit de bâtiments fondus dans la traditionnelle grenouillère permettant l'accès direct aux pistes. Le site aménagé en pente douce permet l'accès aux pistes depuis la sortie des bâtiments. Un remonte-pente traverse le bati de l'hôtel afin de relier les bâtiment situés au plus bas à ceux situés au plus hauts.


L'innovation de ces bâtiments se situe dans la réalisation d'une toiture végétalisée se recouvrant de la neige en hiver afin de transformer le toit du bâtiment en une véritable piste de ski. Le bâtiment se fond dans le paysage en hiver autant qu'en été.


Les parkings sont entièrement souterrains dissimulant les voitures de la montagne et laissant entièrement les espaces extérieurs pour la pratique des loisirs et du ski.

Chaque module d'appartement situé sous le toit a été étudié de façon à offrir une pente praticable et accessible au skieurs sur le toit par un ascenseur.

La "toiture-piste-de-ski" avait depuis longtemps été imaginée sans jamais dépasser le stade de l'esquisse :


Hôtel intégré dans les pistes, Etude pour la Foux d’Allos, France, Laurent CHAPPIS


Le concept proposé pour la station de Trysil par cette équipe norvégienne est audacieuse dans sa réalisation mais manque d'analyse du site existant. Les bâtiments s'intègrent seuleument par leur aspect (toiture végétalisée) dans la montagne mais restent tout de même des paquebots proposant un ensemble de logements important sans se soucier des vis-à-vis apportés.
L'utilisation des pistes offre une vision artificielle de la piste de ski sur un toit car elle ne peut-être percue comme un prolongement du domaine skiable mais plutôt comme une excroissance factice de la montagne. Ce type d'organisation fonctionnerait dans n'importe quel site et ne prend pas en compte les données propres du site.

Cette conception de la "toiture-piste-de-ski" se prête tout à fait à un encastrement du bâtiment dans la montagne, permettant ainsi de dissimuler au maximum le bâti tout en offrant la vue et le soleil pour tout le monde et en évitant le maximum de vis-à-vis. Cette conception avait été imaginée par Laurent CHAPPIS pour un projet de rectructuration du clos du Mais à San Sicario en Italie mais n'avait jamais été réalisée.
La toiture, commune pour l'ensemble des bâtiments, était une piste de retour de ski large et non conditionnée par la largeur des bâtiments situés au-dessous. La liaison des logements au domaine skiable était réalisée par un téléski rejoingnant l'accueil en amont. Les parkings étant souterrains.

Projet de restructuration du clos du Mais, San Sicario, Italie, Laurent CHAPPIS


Ce type d'organisation reste exceptionnelle et audacieuse mais ne s'adapte pas à toutes les situations. Une station, un chalet ou une résidence ne sont parfaitement intégrés que lorsque les données du site sont prise en compte en amont du projet.

Sources :
Revue Ark , Février 2007, "tout schuss à travers le hall de l'hôtel"