08/04/2007

Montagnes, Territoires d'inventions






Lyon-Caen, Jean-François
ÉCOLE D'ARCHITECTURE (Grenoble)
Editions Ecole d'Architecture de Grenoble
(88 p.)
Paru le 30/12/2003


D'espace de subsistance, la montagne est progressivement devenue, au cours du XXe siècle, un espace de loisirs et de résidence. Les nouveaux aménagements, riches d'inventions et de créations, témoignent d’une pensée nouvelle et donnent à voir la remarquable capacité d’adaptation de la société alpine, passée en très peu de temps d’une économie agropastorale à une économie de loisirs. Ils constituent de ce fait un patrimoine culturel tout aussi riche de sens que le bâti rural qui les a précédés.

Les stations de sports d'hiver, établies sur d'anciens territoires d'estive, sans habitat permanent, se présentent comme de véritables laboratoires de recherche, qu'il s'agisse de la réflexion sur de nouveaux modes d'implantations, sur les formes architecturales ou sur l'intérieur même des logements.

L’exposition et l’ouvrage « Montagnes, territoires d’inventions » présentent l’arrière plan des principales mutations qu’ont connues les territoires de montagne depuis le XVIIIe siècle en vue d’engager une réflexion propre à renouveler la conception des projets contemporains et à même de répondre avec lucidité aux interrogations qu’ils soulèvent.


L’exposition est organisée en 4 actes :

Acte 1 : L’invention de la montagne (XVIIIe –XIXe)
La découverte des monts affreux, engagée dès la première moitié du XVIIIe siècle, donne lieu à des représentations picturales ou littéraires. Cette invention de la montagne entraîne une révolution du regard et des sentiments portés par les gens des plaines sur ce nouveau monde. La montagne est alors le territoire de communautés qui parcourent, exploitent et modifient les paysages en vivant au rythme d’une économie agropastorale. Leurs constructions forment un véritable art d’habiter, présenté dans ses diversités techniques, géographiques et d’usage.

Acte 2 : L’invention de la modernité alpine (1850 – 1940)
La révolution industrielle, à compter de la seconde moitié du XIXe siècle, donne naissance à de grands chantiers. Elle exploite des ressources naturelles de la montagne au profit d’une société urbaine en pleine expansion qui proclame les bienfaits de la montagne. Le mouvement se prolonge dans l’entre deux guerres. Ces pratiques nouvelles inscrivent la modernité au cœur des territoires alpins.

Acte 3 : L’invention de la station en site vierge (1940 – 1980)
L’accès aux loisirs du plus grand nombre suscite la création d’un réseau de stations en site vierge édifiées en altitude à l’écart des villages et des hameaux. Les hommes partent à la conquête de l’or blanc. Suit l’invention de la station intégrée, ensemble touristique pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers de lits conçus simultanément. Les créateurs répondent aux programmes contraignants en inventant une architecture de loisirs innovante.


Acte 4 : L’invention du village revisité (1980 – 2000)
Avec la crise économique, le développement revient au contact des espaces habités et invente des outils réglementaires qui codifient le projet architectural et urbain. Le village ancien, devenu station touristique, est un village revisité dans lequel s’impose le principe de construire en continuité et celui d'une architecture d'imitation. L’intégration revendiquée de l’architecture dans le paysage se traduit par une mosaïque d’approches architecturales.

Exposition réalisée par l’École d’architecture de Grenoble dans le cadre du programme d’expositions partagées de l’inter-école d’architecture de Rhône-Alpes, avec le concours du Ministère de la Culture et de la Communication et de la Région Rhône-Alpes, dans le cadre du contrat de plan État-Région.
Sous la responsabilité scientifique de Jean-François Lyon-Caen, architecte, directeur de l’équipe de recherche ‘Architecture, Paysage et Montagne’ à l’école d’architecture de Grenoble.

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