09/02/2009

Le plus haut sommet des Alpes : Une Tour !

Autrefois alpage, Shatzalp n’était qu’une belle terrasse ensoleillée où paissaient les bêtes lorsque l’herbe se faisait plus rare dans la vallée.
Dès 1900, la montagne reconnue pour ses vertus curatives de la tuberculeuse, accueillit de nombreux malades dans les sanatoriums. La montagne devint « magique ».
La Schatzalp ne fut pas épargnée. Tout de béton, un bâtiment monolithique fut construit pour l’accueil des malades (décrit dans l’ouvrage de Thomas Mann : « La montagne magique »), offrant de larges terrasses pour les bains de soleil des curistes.
La science trouva le remède contre la tuberculose et les lieux furent désertés. L’ancien sanatorium fut remanié en accueil hôtelier pour les sportifs et contemplatifs de la montagne et des sports d’hiver.
Aujourd’hui, le bâtiment se délabre par manque d’entretien.






Les architectes bâlois : Herzog & De Meuron imaginent et proposent la construction d’une tour de 105m de haut sur le site du terminus actuel de la voie ferrée. La tour rassemblerait 70 appartements de luxe, dont le produit de la vente permettrait la rénovation de l’hôtel en hôtel 5 étoiles.
L’architecte chargé du projet affirme que la typologie architecturale de la tour est celle qui répond aux mieux aux caractéristiques du site. Offrant les avantages de la compacité de l’ensemble des logements, la tour s’impose face au mitage qu’aurait impliqué la construction de chalets pour le même nombre de logements, de même que la construction de plusieurs bâtiments collectifs requérant des routes d’accès et des aménagements de terrain plus importants. Evitant ainsi le front de neige, le bâtiments offre à la vue à chacun une vue magnifique et l’accés directe aux pistes « skis aux pieds ».
Le choix s’avère économique et écologique. Mais était-ce là l’unique alternative ?

Le projet a soulevé certaines protestations notamment de la part de la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage (FP) et de la Compagnie des remontées mécaniques de Davos Klosters ayant fait recours.
Mais le bâtiment pourra être construit, les oppositions ont été rejetées, jugeant « qu´une telle tour a sa place dans ce paysage alpin situé à 1864 mètres d'altitude ».
«Mieux que des maisons de vacances» «Ce bâtiment de grande qualité architecturale soulignera le caractère de métropole alpine de la station »
Sous ces airs de métropole, Davos ne cherche plus à passer pour un village idyllique mais s’affirme en tant que ville de montagne.

Ce type de bâtiment - déjà exposé dans un précédent article : Intégrer la pente avec l’exemple de L’Hotel Tower, Tomamu, Japon, 1980 - présente l’intérêt de la construction d’un habitat collectif dense et compact tout en préservant l’environnement naturel immédiat.



Mais qu’en est-il de l’impact visuel dans le paysage ?
Un signal ? Un symbole ?
Sans doute celui de l’urbain face au rural.
Mais n’est-ce pas une manière de faire un « pied de nez » au site ?







Sources :
http://archives.tdg.ch/
http://www.schatzalp.ch
http://www.aroots.org/
www.batiactu.com