11/05/2007

Synthèse sur la ville d'altitude

· De la ville à la ville alpine.

La ville est un objet d’étude dont la définition reste subjective et instable dans le temps.

De la ville entourée de murailles (Chambers) à la ville atteignant un certain quota (INSEE 2000 habitants), la ville est aussi une perception d’appartenance d’un groupe social à un lieu, un lieu de rencontre et d’échange.

Pour cela, la ville est tout d’abord définie par le réseau dans lequel elle s’insert. (Christaller). La ville est aussi reconnue comme étant un objet spécifique attachée à son lieu d’établissement comme les villes portuaire ou de montagne.

La ville alpine évoque son milieu d’établissement. Elle aussi est nuancée et subjective. Son appartenance à l’arc alpin n’est pas une fin en soi. Son alpinité est pour certaine une image, un label, mais surtout une spécificité liée à 3 principaux facteurs : le relief, le nombre d’habitants et le type de développement. (Manfred Perlik)

La station possède elle aussi sa spécificité qui diffère de la ville du fait qu’on y passe simplement et que l’on y stationne temporairement. Nombreuses stations sont à la fois station de villégiatures touristique et villes (villes de bord de mer).

· De la station d’altitude monofonctionnelle à la ville d’altitude.

Ville et nature sont a priori en opposition mais depuis longtemps on cherche à les réunir, les mélanger, les greffer (cités-jardins de Howard, ville linéaire de Soria y Mata). Réunir les avantages de l’urbain à ceux de la campagne tenait de l’utopie.

Mais aujourd’hui, la ville intégrée dans son réseau est plus facile par l’évolution des techniques de transport. La réduction du temps de travail entraîne un allongement de la distance domicile- travail, et l’établissement permanent à la campagne est envisageable. Le chemin de fer a élargit les horizons jusqu’à la montagne.

Les stations appartiennent déjà à des réseaux comme les domaines skiables (Les trois vallées, les Portes du Soleil) qui les relient entre elles. La station n’est pas une impasse. Avec les évolutions des techniques de transports, la ville d’altitude devient imaginable.

La ville d’altitude peut être envisagée en tant que solution aux villes fantômes des intersaisons.

Les stations peuvent être perçues comme des villes éphémères. Elles sont villes une partie de l’année et tournent alors à plein régime. La ville d’altitude permettrait de faire revivre, de donner une âme, une ambiance plus spontanée aux stations, sans pour autant être des copies conformes de villes (noms des lieux publics, grands ensembles…). La ville d’altitude propose un nouvel art de vivre en montagne.

Pour cela il faut s’en donner les moyens et envisager certaines mesures faces aux prix des loyers, à la création d’emplois…

Que ce soit un touriste ou un résident, on recherche toujours une ambiance de lieu de vie que l’on y stationne où que l’on y reste.

Des prémisses de ville d’altitude sont décelables actuellement :

- d’un point de vue social :

Plusieurs stations comme La Plagne ou encore l’Alpe d’Huez compte des résidents permanents ravisde leur choix de vie autant que de leur cadre de vie (aussi bien qu’à la campagne en plein air).

- d’un point de vue symbolique :

La station est quantitativement ville d’altitude mais de façon temporaire par le nombre de lits, de services et d’équipements qu’elle offre durant la saison. Une localité de 1 500 habitants peut voir sa population passer à 25 000 personnes.

- d’un point de vue architectural :

En effet, les grands ensembles urbains que l’on trouve dans certaines banlieues de ville ont été parachutés en montagne. On monte en montagne pour se retrouver en ville… l’idée peut sembler paradoxale. Pour certaines stations comme Flaine ou La Plagne, on pourrait qualifier l’architecture d’urbaine.

La réunion de ces 3 caractéristiques ne fait pourtant pas forcément de ces stations des villes d’altitude.

La notion de ville d’altitude tout comme celle de ville reste quelque chose de subjectif.

Faut-il attendre d’atteindre certains quotas pour décréter qu’une station est une ville d’altitude ?

· La ville d’altitude

La ville d’altitude n’est peut-être pas qu’une utopie et peut par la volonté de certains élus ou collectivités être une possibilité de développement des stations de ski.

La ville d’altitude doit tout de même répondre à certaines conditions :

- Une ville d’altitude est intégrée dans un réseau de villes, et doit être accessible par des transports de tous les jours.

- Sa liaison et son ouverture à son environnement proche doivent rester une priorité à entretenir dans une volonté de respect des équilibres ville-nature.

- La ville d’altitude n’est pas que ville dans un cadre spécifique est particulier, mais tout comme la ville alpine possède une identité qui se défend.

- La ville d’altitude reste la représentation du mélange des valeurs urbaines et montagnardes.

- Elle offre emplois, services et logements et est capable de répondre aux attentes des touristes tout autant que des résidents. Elle traduit une manière collective de vivre ensemble.

- Elle propose une diversité d’activités et n’est plus monofonctionnelle.

CONCLUSION ET OUVERTURES

« Le quotidien c’est la ville »47.

La ville d’altitude propose un quotidien en montagne. Cette nouvelle forme d’habiter en montagne est envisagée dans le cas de modification de station monofonctionnnelle dédiée au ski ou en perte de vitesse. La ville d’altitude est un moyen de redynamiser ces stations. Toutes les stations ne sont pas forcément capable d’assumer la densité d’une ville. Ce modèle de ville d’altitude possède bien entendu des limites tant de site, de stations, de volonté des élus locaux…

Certaines réalités techniques sont à prendre en compte lors de densification de station pour éviter certains problèmes. « L’urbanisation imperméabilise (par l’implantation de parkings, pistes, bétons, voiries…) les terrains » ce qui engendre (cas de la stations des Arcs 1600-1800) des inondations dans les hameaux au pied des stations dues aux débords des torrents entraînés par une sousdimension des conduites forcées par rapport aux besoins»48. « Le développement des ces petites villes que sont les stations pose également d’importants problèmes de gestion des déchets et des eaux usées » 48. La ville d’altitude se doit de prendre en considération tous ces facteurs.

La ville d’altitude n’est pour le moment qu’un questionnement des potentiels du devenir des stations de sports d’hiver, elle ne restera peut-être qu’une utopie… mais un lecteur averti en vaut deux…

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